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Le dépouillement du maïs
Chaque année, dans les fermes du Pays basque, une fois le maïs récolté, il faut le dépouiller, c'est-à-dire enlever les feuilles qui entourent l’épi pour qu’il puisse sécher correctement. C’est une corvée qu’il faut faire rapidement, avant que les feuilles ne pourrissent, mais c’est une tâche longue et fastidieuse.
La corvée se déroule généralement le soir, au coin du feu, avec tous les membres de la famille et parfois même quelques voisins. Et comme ce travail occupe les mains mais très peu l’esprit, et que pour une fois, tout le monde est réuni, les familles en profitent pour chanter ou raconter des histoires.
Voir le témoignage de Michel Mendibil, de Gabat, sur le site mintzoak.eus
Les recueils de contes et légendes basques
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Zenbait ichtorio chahar artho churitzetako [Quelques vieilles histoires pour le dépouillement du maïs], publié anonymement en 1909, dans la collection de la Petite bibliothèque basque par l’imprimerie Lamaignère est donc précurseur.
Cinq vieilles histoires
Comment un pauvre entra un jour au ciel
(voir le récit complet)Les deux chevaux
(voir le récit complet)Le tailleur du roi
(voir le récit complet)L’avare et l’envieux
(voir le récit complet)Le remboursement du banc prêté
(voir le récit complet)
Le livre ne contient ni nom d’auteur, ni contexte, ni introduction, ni avant-propos. Les histoires sont directement racontées sans que l’on ait d’indication sur leurs sources, sauf, si l’on en croit le titre, qu’elles- auraient pu être racontées lors de soirées de dépouillement du maïs.
Deux d’entre elles, Comment un pauvre entra un jour au ciel et L’avare et l’envieux pourraient se classer dans les paraboles dont Cerquand avait fait une moisson conséquente : des récits dans lesquels apparaissent des personnages bibliques (Jésus et Saint-Pierre dans les récits de Cerquand, les archanges apôtres et Saint-Martin dans ce recueil-ci), mais dans un contexte plus terre-à-terre que dans la bible, avec un humour beaucoup plus présent, mais une morale souvent conforme aux écrits religieux.
Deux récits, Le tailleur du roi ou Le remboursement du banc prêté concernent, comme beaucoup de contes européens de l’époque, des vengeances réalisées avec beaucoup de malice, des bons tours. Tous deux font référence à des vies de château, de nobles et d’écuyers et pourraient provenir d’un tout autre endroit que le Pays basque.
Le cinquième, Les deux chevaux, narre des faits qui se seraient déroulés dans « un petit village des alentours de Pau » et reprend un thème récurrent des contes du Pays basque, celui du pari atypique.
Le document numérisé
Retrouver le document numérisé sur Bilketa :
http://gordailu.bilketa.eus/zoom.php?q=id:568854
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Le dessin de l'illustration de l'article provient de l'exposition virtuelle sur les soeurs Feillet-Hennebutte : http://feillet.bilketa.eus/fr/portraits/paysans-basques-egrainant-du-mais