Terre-Neuve
Terre-neuve est une grande île au large du Canada. C’est la partie la plus à l’ouest du continent nord-américain, et – courants marins aidant – l’un des points d’entrée historiques sur ces nouvelles terres pour les navigateurs européens. Les Basques y débarquèrent vers le XVe ou XVIe siècle (sûrement après les Vikings et peut-être avant les Bretons), et y laissèrent leurs empreintes.
Venus pêcher la morue et chasser la baleine franche, ils établirent des campements sur cette île pour traiter leur prise (saler la morue, dépecer les baleines) et nouèrent de nombreux contacts avec certains autochtones (les Montagnais, les Micmacs et les Iroquoiens) avec lesquels ils développent avec le temps le basco-algonquin, un pidgin leur permettant de faciliter la communication. Ils resteront par contre assez éloignés des Inuits auxquels ils prêtent des intentions cannibales (Ternuan dire salbaiac / Eta Izquimaü etsaiac / guiça bestia cruelac / hillic jaten Mariñelac.) [A Terre-Neuve il y a des sauvages / Et des esquimaux hostiles / Des bêtes humaines cruelles / Qui mangent les marins qu’ils ont tués.]
Leur présence marquera également la toponymie de l’île, comme le montre la Carte basque de l’isle de Terre Neuve, de la Cadie et Canada, une carte du XVIIe siècle montant les noms des ports de la région, bon nombre d’entre eux ayant une étymologie basque. Aujourd’hui encore, certains noms – ou certaines racines – subsistent (Bay of Biskay, Port au Choix [Portutxoa], Port-à-port [Opor-portu], île-aux-basques…]
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Carte basque de l'isle de Terre Neuve, de la Cadie et Canada - http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b59703241/ |
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Extrait de « Carte basque de l'isle de Terre Neuve, de la Cadie et Canada » avec quelques traces de la présence de basques en Terre-Neuve au travers de la toponymie : baya edera, aingurachar, barbotcilho, Ollicilho… |
Si les expéditions en Terre-Neuve étaient fréquentes, souvent fructueuses et parfois moins mouvementées qu’en Islande (où l’autorisation d’abattre un basque à vue a perduré de 1615 à 2015), Terre-Neuve reste toutefois pour les Basques synonyme d’exil, de danger et d’abandon de la famille.
Recueil de quelques pièces de vers anciens et nouveaux, 1798
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Cette peur de la mer, qui hante les Basques depuis de nombreux siècles, s’est exprimée, comme souvent, au travers de chants de marins.
Dans les collections du Musée basque et de l’histoire de Bayonne, se trouve un petit carnet de chants, entièrement manuscrit, datant du début du XIXe siècle. Il s’agit d’une copie d’un travail de compilation anonyme plus ancien, datant de 1798 augmenté de quelques textes du début du XIXe (1802, 1807, 1808). Ce Recueil de quelques pièces de vers anciens et nouveaux, 1798 contient une trentaine de chansons, présentées comme populaires. La plupart sont anonymes, même si certains auteurs, et notamment le prêtre Bernard Larréguy sont parfois cités.
Les sujets traités sont très divers, on y trouve des textes religieux, des textes historiques à la gloire de Louis XIV (Guerlaco coplac, Louis XIV), 39 strophes de conseils aux femmes pour se faire belles (andreen aphainduraz) ou un hommage à la montagne de La Rhune (Larrunen, Bazkal-ondoco deserta).
Les trois premiers textes, toutefois, sont à part. Partiada tristea, Ternuara [Triste départ, pour Terre-Neuve], Itsasoko Perilak [Les périls de la mer](appelé également Bide luzea ternuarat [Longue route vers Terre-Neuve]) et Ternuako Penak [Les Tourments de Terre-Neuve] forment une trilogie – ou peut-être même une seule chanson en trois parties – sur les voyages en Terre-Neuve.
Le premier (Partiada tristea, Ternuara) revient sur le déchirement du départ, quand le marin laissait sa famille à quai (Partitcen da Mariñela, / Bihotcean triste dela; / gomendatcen Jaincoari, / Adios dio Mainadari. [Il part le marin, / Le cœur triste ; / Il se recommande à Dieu, / Il salue sa famille.]), sans savoir quand il allait revenir, ni même sans être sûr de revenir un jour. (Mariñela partitu da / Seculacotz beharbada / haiñitz dohaz Seculacotz / hill berria ethortcecotz. [Le marin est parti / Peut-être pour toujours / Beaucoup partent pour toujours / Et seule l’annonce de décès revient.)
Le second (Itsasoko Perilak) relate en détail la hantise principale des marins et de leurs proches : la tempête qui secoue le navire, jusqu’à le faire sombrer, provoquant la mort des marins. (Urac non berma ez du / Ez aireac nondic lothu; / untciac ez cimenduric / han ezda salbamenduric. [L’eau n’offre rien sur quoi s’appuyer / L’air rien à quoi s’accrocher / Le bateau n’a pas de fondation / Là il n’y a pas de salut.])
Le troisième (Ternuako Penak) retrace le quotidien des marins sur l’île même de Terre-Neuve : une terre inhospitalière (Ternua da mortu hotza / Eremu trizte arrotza / Laboratcen ez den lurra, / Neguan bethi elhurra. [Terre-Neuve est un désert froid / Un triste pays étranger / Une terre qui ne se cultive pas, / En hiver toujours de la neige.]), et sur laquelle les marins travaillaient jusqu’à épuisement (Gaü egunez lanez asse / neurrimenduz bethi gosse / galdu jateco astia / loa dute garastia. [Il n’y a pas de pause en journée / Pas de repos la nuit / Travailler toujours en hâte / Sans pouvoir s’arrêter]). Cette description très rude semble décrire une situation beaucoup plus ancienne que la date portée sur le manuscrit.
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Des manuscrits à la tradition orale.
Ce manuscrit a dû attendre près de deux siècles, et l’intervention de Patri Urkizu pour être publié en 1987 sous le titre Bertso zahar eta berri zenbaiten bilduma (1798).
Il n’est toutefois pas resté inconnu de ses contemporains et des générations suivantes. Les trois textes sur Terre-Neuve, par exemple, apparaissent dans les manuscrit d’Augustin Chaho qui compilait les textes pour les publier dans le journal Ariel et préparait une anthologie qui ne verra le jour que bien plus tard, là-aussi grâce à l’aide de Patri Urkizu, dans le livre Agosti Chahoren kantutegia (Susa, 2006).
De nombreux chanteurs et musiciens ont repris ces textes, et notamment ceux de la trilogie sur la mer, pour les mettre en musique. On peut citer notamment le groupe Karidadeko Benta dont le chanteur, Jon Maia, avait accompagné la campagne Apaizac Obeto. La chanson produite alors (Partiada Tristea Ternuarat) compile des extraits des trois textes :
Plus récemment, le groupe Tadusak a diffusé Bide luzea Ternuarat une chanson reprenant (presque) l’intégralité du texte Itsasoko Perilak sur un air traditionnel :
Le document numérisé
Retrouver le document numérisé sur Bilketa : http://gordailu.bilketa.eus/notice.php?q=id:196098
Retranscription
Partiada tristea, Ternuara / Triste départ, pour Terre-Neuve
1/ Partitcean Ternuara, Uncia prest da Belara: Berga haut dago arradan, Dembor onaren paradan. |
En partance pour Terre-Neuve, Le bateau est prêt à la voile : Le mât dressé dans la baie, En attente du bon moment. |
2/ Churi garbi ceru gaiña, Itsasoac eder maina: Haice ona belaraco, Dembor ona partitceco. |
Le ciel d’un blanc clair, La mer d’un aspect clair : Un bon vent pour la voile, Un bon moment pour partir. |
3/ Untcitic artilleria, Athean mandataria, Embarg hadi mariñela, Untciac daguien bela. |
Du bateau l’artillerie, A la porte le mandataire, Embarque-toi marin, Que le bateau fasse voile. |
4/ Partitcen da Mariñela, Bihotcean triste dela; gomendatcen Jaincoari, Adios dio Mainadari. |
Il part le marin, Le cœur triste ; Il se recommande à Dieu, Il salue sa famille. |
5/ Adios Aita, adios, Ama, Behar handiac narama: neure Buraso, caharrac, cuen hasteco beharrac. |
Au revoir papa, au revoir maman, Une grande nécessité m’emporte Mes vieux parents, Le besoin de vous nourrir. |
6/ Adios neure Emastea, Esposa maite gastea; tristea dut partiada, Seculacotz, behar bada. |
Au revoir, ma femme. Ma chère jeune épouse ; Je suis triste de partir, Peut-être pour toujours. |
7/ Alabainan goan behar naiz, Munduan bicico banaiz, nic behar dut irabaci, neurequin Mainada haci. |
Je dois pourtant partir, Car je vivrais dans le monde, C’est à moi de gagner, De quoi nourrir ma famille. |
8/ Bici beharrez bicia Benturatcen dut gucia; Bici ustean hiltcera, Banoha hirriscatcera. |
Quitte à vivre sa vie Je mise tout ; Je vais prendre le risque De mourir en croyant vivre. |
9/ Itsasoac nau bicitcen harc berac nau ni icitcen bici laburra emanen guero berac eramanen. |
C’est la mer qui me fait vivre C’est elle-même qui me fait peur Elle me donnera une vie courte Puis c’est elle qui m’emmènera. |
10/ Adi neure haur chumeac seme alaba maiteac; galtcen baducue aita, ama alarguna maita. |
Écoutez mes humbles enfants, Ma chère progéniture ; Si vous perdez votre père, Aimez votre mère veuve. |
11/ Adi neure haurrideac, adi Etcheco Jendeac, othoitz nitaz Jaincoari, dudan, amorez guidari. |
Écoutez mes frères et sœurs, Écoutez ceux de chez moi, Priez Dieu pour moi, Et dans le doute, garder l’amour comme guide. |
12/ Adi Aitac Semeari Adi amac umeari Adi bere Emasteac nigarretan haur gasteac. |
Écoutez ce que le père dit au fils Écoutez ce que la mère dit à l’enfant Écoutez ce que dit l’épouse Le jeune enfant en pleur. |
13/ Neure senhar maite ona Etchean behar guicona Seculacotz gal beldurrez Adi darotçut nigarrez. |
Mon mari bien aimé J’ai besoin d’un homme à la maison De peur de te perdre pour toujours Je t’écoute en pleurant. |
14/ Jaunac digula gracia Salboric Jende gucia arribatceco biciric biaian irabaciric. |
Que Dieu nous donne la grâce Le salut pour tous, De pour arriver en vie En ayant gagné lors du voyage. |
15/ Mariñelen Emasteac haiñitcac Senhar gabeac goizean dena Senhardun Egun berean alargun. |
Les femmes de marins Nombreuses dans maris Le matin totalement épouse Veuve le jour même. |
16/ Mariñelac maiñadari Maiñadac mariñelari adio erran eta parti maiñada uzten nigarti. |
Le marin à sa famille La famille au marin Dire au revoir et partir En laissant la famille en pleur. |
17/ Burasoec Seme ona Esposac bere guiçona haurrec ere bere aita ala galtcea min baita! |
Les parents leur bon fils Les épouses leur homme Les enfants leur père Que c’est dur de les perdre ainsi ! |
18/ Mariñelac bicia motz guti Sortcen cahartcecotz guehienac Gastetican badoaci mundutican. |
Le marin a la vie courte Peu naissent pour vivre vieux La plupart partent jeunes De notre monde. |
19/ Etchean beharrenean Calte dadigutenean Orduban galtcen guiconac maiñada haz çaike onac. |
Quand l’extrême nécessité Frappe nos maisons C’est alors que les hommes se perdent Famille, grandissez bien. |
20/ Mariñela partitu da Seculacotz beharbada haiñitz dohaz Seculacotz hill berria ethortcecotz.. |
Le marin est parti Peut-être pour toujours Beaucoup partent pour toujours Et seule l’annonce de décès revient. |
Itsassoco Perillac / Les périls de la mer
1/ Contchatic doha untcia han Compañía gucia Ternuarat badohaci Cerbait nahiz irabaci. |
Le bateau sort de la baie. dessus toute la compagnie va à Terre-Neuve espérant gagner quelque chose. |
2/ Bide luce Ternuarat Itsasoa çabal harat Cubiric Ez passatceco Mariñelen Salbatceco. |
La route est longue jusqu’à Terre-Neuve Il n’y a pas de pont Pour traverser la mer Pour sauver les marins |
3/ Itsasoaren gañean untci tçar baten menean Mariñelac hirriscuan herioaren Escuan. |
Sur l’océan Entre les mains d’un frêle bateau Les marins en danger Entre les mains de la Mort. |
4/ Haice largoz badoaci cabalerat irabaci Itsasoan barna urrun beguiz ecin ikhus Larrun. |
Ils voguent à grand vent Gagnant le large Profondément dans la mer Perdant la Rhune des yeux. |
5/ Han Jotcen ditu contrestac Bendebal haice Tempestac, dembora gaistoa sartcen gabitaco biac hartcen. |
C’est là que les frappes les contraires La tempête de vent d’ouest Que rentre le mauvais temps Prenant les deux hunes du navire. |
6/ Ceru gucia Isuri babaçuca eta uri Mariñelac trempatuac hotz handiac Jelatuac. |
Tout le ciel c’est déversé Grêle et pluie Les marins trempés Gelés par les grands froids. |
7/ Bela guciac harturic belatchoa anecaturic untcia badoha seguiz itsasoa handieguiz. |
Toutes les voiles prises La petite voile trempée Le vaisseau continue de l’avant Sur une mer trop grosse. |
8/ Gaü beltzean Ilhunbean untcia tormentapean aparaillua deseguin Illhunez deus ecin eguin. |
Dans les pénombres de la nuit noire Le vaisseau dans la tempête Appareillage défait Rien n’est faisable dans le noir. |
9/ Elementac badarontsa Itsasoac habarrotsa haice tempesta uchia da Itsasoan Mascarada. |
Les éléments se déchainent La mer rugit furieusement La tempête de vent gronde Une mascarade sur la mer. |
10/ Furacanaren furia Ifernuco iduria Satan beltcac darabilla untcien galtcen dabilla. |
La furie de l’ouragan A l’image de l’enfer dirigé par le Satan noir tente de couler les bateaux. |
11/ Mariñelac harrituac trompea jotcen unhatuac gabetu indar guciez etsitu bere biciez. |
Les marins terrifiés Lassés de jouer de la trompe Vidé de toutes forces Désespèrent pour leur vie. |
12/ Uhaiñec untcia joca gora behera saltoca eta branca pulunpuca Costadua arrolaca. |
Les vagues frappent le vaisseau Sautant en haut et en bas Submergeant la proue Déviant sans cesse la bordée. |
13/ Uhiñ baten bizcarrean bi uhiñen hondarrean tirabira badabilla untciac aguertzen guilla. |
Sur la crête d’une vague Au fonds de deux autres Les tiraillements vont et viennent Le vaisseau montre sa quille |
14/ Bere mastac galdu dira untcia motz da guelditu Itsasoac hautsi lema trebes galtcerat darama. |
Il a perdu ses mâts Le vaisseau est resté en berne Le timon brisé par la mer Va le perdre en travers |
15/ Uhin hautsiac gañetic iragaten trebesetic mariñelac erorica untci ascan iguerica. |
Par-dessus les vagues brisées Traversant de biais Les marins trébuchant Nagent dans la cale sèche. |
16/ Coartera dio eraman Costadua barnat eman gain gucia arrasatu untci çolera urratu. |
Il lui a emporté le gaillard Mis la bordée vers le fond Arasé toute la couverture Déchiré le fond du navire |
17/ Gaiñeco çubia hautsi ura tillaperat jautsi tillapean ura gora untcia doha ondora. |
Le pont supérieur est cassé L’eau est descend dans la carène L’eau monte dans la carène Le vaisseau sombre. |
18/ Mariñelac billuciac luçatu nahiz biciac uhiñpean iguerica untci pusquei atchiquica. |
Les marins nus Voulant prolonger leur vie Nagent sous les vagues Accrochés à des morceaux de bateaux |
19/ Urac non berma ez du Ez aireac nondic lothu; untciac ez cimenduric han ezda salbamenduric. |
L’eau n’offre rien sur quoi s’appuyer L’air rien à quoi s’accrocher Le bateau n’a pas de fondation Là il n’y a pas de salut. |
20/ Mariñelaren bentura Itsasoan sepultura Seculaco bere fiña Etcheraco berri miña. |
Le destin des marins Est une sépulture dans la mer Sa fin définitive La triste nouvelle pour les siens. |
Ternuaco penac / Les tourments de Terre-Neuve
1/ Untci batcu Salbaturic Itsasoa passaturic arribatu Ternuarat behar doten Portutarat. |
Quelques vaisseaux sauvés Ayant traversé la mer Arrivent à Terre-Neuve Au port désiré. |
2/ Ternua da mortu hotza Eremu trizte arrotza Laboratcen ez den lurra, Neguan bethi elhurra. |
Terre-Neuve est un désert froid Un triste pays étranger Une terre qui ne se cultive pas, En hiver toujours de la neige. |
3/ Han oihan, sasi handiac Larreac eta mendiac harri, arroca gogorrac lur agor eta idorrac. |
Là-bas forêt et broussailles Monts et pâturage Pierre, rochers rugueux Terres arides et sèches. |
4/ Han otsoac Eta hartçac basoco beztia gaitçac alimalien herria, deserto icigarria. |
Là-bas loups et ours Énormes bêtes sauvages Un pays d’animaux Un désert terrifiant. |
5/ Ternuan dire salbaiac Eta Izquimaü etsaiac guiça bestia cruelac hillic jaten Mariñelac. |
A Terre-Neuve il y a des sauvages Et des esquimaux hostiles Des bêtes humaines cruelles Qui mangent les marins qu’ils ont tués. |
6/ Barbarian bicitcea galeretan çahartcea Ez da pena guehiago Ternuan ez gutiago |
Vivre en Barbarie Vieillir dans les galères Ne sont pas des peines pires Terre-Neuve n’est pas mieux |
7/ Hango lanac Eta penac akhabatcen ez direnac lan bat eguin duteneco Milla baituzte hasteco. |
Les travaux et peines de là-bas Sont de ceux qui ne finissent pas Pour un travail terminé Il y en a mille à commencer. |
8/ Egunaz ezda pausuric Ez gabaz errepausuric trabailluan bethi presa lana garai ecin sessa. |
Il n’y a pas de pause en journée Pas de repos la nuit Travailler toujours en hâte Sans pouvoir s’arrêter |
9/ Ecin gueldi, hari behar bethi egun, bethi bihar astelegun gucietan besta eta igandetan. |
Impossible de s’arrêter, il faut y aller Toujour aujourd’hui, toujours demain Tous les jours de la semaine Les fêtes et les dimanches. |
10/ Gaü egunez lanez asse neurrimenduz bethi gosse galdu jateco astia loa dute garastia. |
Nuit et jour rassasiés de travail Toujours affamés de nourriture Ayant perdu le temps de manger Le sommeil leur est cher. |
11/ Han ezda behar naguiric Ez gueçurrez den eriric, han daquite eraguiten alferra fetcho eguiten. |
Là-bas il ne faut pas de fainéant Pas de faux malade, Là-bas ils savent très bien Faire d’un fainéant un vaillant. |
12/ Camaiñan dago eria triste errain eroria; nihorc ezdu urricari, Ceren ezden lanean hari. |
Le malade est sur la paillasse Affalé, étendu tristement ; Personne ne compatit Puisqu’il ne travaille pas. |
13/ Uda lucean Ternua Mariñelen ifernua herrian parabisua, bai azquen errepausua. |
Durant le long été Terre-neuve Est l’enfer des marins Le paradis est au pays, Ainsi que le dernier repos. |
Bibliografia
- Bertso zahar eta berri zenbaiten bilduma (1798), Patri Urkizu, Ed. Durangoko udala, 1987
- Aurélie Arcocha-Scarcia. "Ternuaco Penac" deitu idazkiaz zenbait ohar. Lapurdum Revue d'études basques, Centre de recherche sur la langue et les textes basques UMR 5478, 1998, pp.103-123.
- Agosti Chahoren kantutegia, Patri Urkizu, Ed. Susa, 2006
- Poesia vasca, antologia bilingüe, Patri Urkizu, Ed. UNED, 2009
Bertso zahar eta berri zenbaiten bilduma (1798), Patri Urkizu, Ed. Durangoko udala, 1987
Aurélie Arcocha-Scarcia. "Ternuaco Penac" deitu idazkiaz zenbait ohar. Lapurdum Revue d'études basques, Centre de recherche sur la langue et les textes basques UMR 5478, 1998, pp.103-123.
Agosti Chahoren kantutegia, Patri Urkizu, Ed. Susa, 2006
Poesia vasca, antologia bilingüe, Patri Urkizu, Ed. UNED, 2009