"Le procès de Burgos attirait l’attention sur ce fait nouveau : la renaissance un peu partout de ces tendances que les gouvernements centraux ont pris coutume d’appeler « séparatistes ». En U.R.S.S. beaucoup de républiques, à commencer par l’Ukraine, sont travaillées par des forces centrifuges ; il n’y a pas si longtemps que la Sicile a fait sécession; en Yougoslavie, en France, en Espagne, en Irlande du Nord, en Belgique, au Canada, etc., les conflits sociaux ont une dimension ethnique ; des « provinces » se découvrent nations et réclament plus ou moins ouvertement un statut national. On s’aperçoit que les frontières actuelles correspondent à l’intérêt des classes dominantes et non aux aspirations populaires, que l’unité dont les grandes puissances tirent tant d’orgueil cache l’oppression des ethnies et l’usage sournois ou déclaré de la violence répressive."
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Argazkia Government Press Office |
Le 3 décembre 1970, après un procès plus que sommaire, un tribunal franquiste espagnol condamne à mort 16 militants basques de l’ETA. En réaction, une vague de protestations se soulève en Pays basque et amène nombre d’intellectuels européens à se positionner. Franco devra reculer, et les peines de mort sont commuées en peines de prison.
Jean-Paul Sartre (1905-1980), écrivain et philosophe français, leader du mouvement existentialiste, s’est positionné publiquement lors du procès, et a expliqué ensuite en détail ses motivations dans une longue préface au livre Le procès de Burgos de Gisèle Halimi (Gallimard, 1971).
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Couverture de l'dition originale du livre d'Halimi |
Bibliographie:
- Le procès de Burgos, Gisèle Halimi, Gallimard, 1971
- Traduction complète de la préface: Hitzaurrea, Markos Zapirain
- Jean Paul Sartre euskaraz, armiarama.eus gunean