"(…) Saisissant ce moment, les pêcheurs, de leurs bateaux, lui lancent des tridents auxquels sont attachées des cordes. Le monstre, dès qu'il se sent blessé, entre dans une grande fureur, plonge et va droit aux barques contre lesquelles il frappe avec la queue relevée, et cela avec une telle violence que souvent les barques sont mises en pièces, et les pêcheurs sont obligés de s'enfuir au plutôt en relâchant la corde attachée au trident, lequel reste dans le flanc de la bête et ne peut s'en détacher à cause de son extrémité recourbée. (…)"
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Portrait d’Andrea Navagero par Raphaël, 1516 |
Il raconte le Pays basque du début du 16e siècle, sa langue (« On parle castillan à Vitoria, mais on comprend le basque, et dans les villages autour c’est cette dernière langue qu’on parle le plus », « On parle dans le Guipuzcoa et dans la Biscaye la même langue, c’est-à-dire le basque. Il n’y a que des nuances provenant de la plus ou moins grande élégance avec laquelle on le parle. C’est certainement la langue la plus originale et la plus curieuse que j’ai jamais connue ou entendue. Elle est tout à fait à part et n’a pas un mot qui rappelle le castillan ou qui ressemble à aucune autre langue »), les coiffures, les habitudes vestimentaires, le cidre, Saint-Jean-de-Luz et la place forte de Bayonne, mais « le plus curieux » selon lui reste la baleine…
La première traduction française de ce texte a été réalisé par l’irlandais Henry O’Shea (1838-1905) et publié en 1886 à Bayonne sous le titre Bayonne et le Pays basque en 1528.
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[Cachalot échoué sur la plage de Bidart], Matham, 1598 – Collection Médiathèque de Bayonne http://gordailu.bilketa.eus/zoom.php?q=id:57522 |
Bibliographie
Il Viaggio fatto in Spagna et in Francia dal magnifico M. Andrea Navagiero, fu oratore dell'illustrissimo senato veneto alla Cesarea Maestà di Carlo V, Andrea Navagero, Venise, 1563, disponible sur Gallica
Bayonne et le Pays Basque en 1528 : (extrait du voyage d'un Ambassadeur vénitien en France et en Espagne) / trad. de l'italien (éd. de 1718) par M. H. O'Shea, Bayonne, 1886, disponibe sur Gallica