C’est à peu près de deux mille par an que l’on peut évaluer le nombre de Basques français et espagnols qui s’expatrient. Trop peu nombreux pour créer une autre Biscaye dans le Nouveau-Monde ou même pour garder leur langue au milieu de ces populations d’origine diverse qui prennent tous l’espagnol pour idiome commun, les Euskariens de la Plata sont désormais complètement perdus pour le nom et la nationalité basques.
Plus que tous les autres immigrans, (…), ils gardent leur fraternité de race et de langue ; (…) mais, en dépit de leur esprit de corps ; ils n’en finissent pas moins par devenir Hispano-Américains, et leurs familles entrent par les croisemens dans cette jeune race du nouveau continent où sont représentés la plupart des habitans de la terre depuis les nègres jusqu’aux Guaranis. (…)
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Jacques Elisée Reclus (1830-1905) était géographe, mais également militant politique, anarchiste et libertaire.
L’étude de la géographie est avec lui avant tout sociale, interrogeant le lien entre espaces et sociétés.
Il étudie le peuple basque, notamment au travers du prisme de l’émigration massive vers le continent américain au milieu du 19e siècle.
Il publie un long article, intitulé Les Basques, un peuple qui s’en va dans la Revue des deux mondes de mars 1867.
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Première page de Eskual Herria, journal basque français du Rio de la Plata (source uranzandi.euskaletxeak.net |