« Quizá era éste, el de la protesta social, el aspecto más hondo de las sectas de los brujos.
Así la brujería francesa se complicó con la Jacqueria, a mediados del siglo XIV, y se hizo anárquica y revolucionaria. »
« Peut-être était-ce ceci, cette révolte sociale, l’aspect le plus profond de cette secte de sorciers.
Ainsi, la sorcellerie française se mélangea à la jacquerie au milieu du quatorzième siècle, et se fit anarchiste et révolutionnaire. »
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Pío Baroja y Nessi est un auteur basque de langue espagnole, né à Donostia (Saint-Sébastien). Il est le frère du peintre et écrivain Ricardo Baroja, de l’écrivaine Carmen Baroja, du réalisateur-scénariste Pío Cano Baroja et l’oncle de l’anthropologue Julio Caro Baroja.
Il suit des études de médecine à Madrid, mais exerce en tant que docteur seulement un an à Zestoa (Guipuscoa). Il abandonne son premier métier, trop dur et sous-payé à son goût, et retourne à Madrid pour prendre la suite de la boulangerie familiale. Il écrit alors ses premières nouvelles et contributions littéraires. Ces écrits influenceront des années plus tard l'un des mouvements intellectuels majeurs du territoire espagnol : Pío Baroja, Azorin et Ramiro de Maeztu poseront en effet les premiers jalons de la Génération de 98(1).
Baroja, auteur prolifique, publie plus d’une centaine de livres. Écrivain réaliste, il raconte son Pays basque, décrivant les paysages et la vie quotidienne de son enfance dans une approche quasi anthropologique. Baroja est également un romantique. Attaché aux traditions, il s’évertue à recréer sur le papier un Pays basque idéalisé. Dans la continuité du mouvement romantique littéraire, il accentue les traits de caractère de ses personnages et imprègne ses récits réalistes de fantastique et de merveilleux.
La Dama de Urtubi
La Dama de Urtubi [La Dame d’Urtubie] est une histoire d’une trentaine de pages. Elle se déroule au Pays Basque Nord, dans les environs du château qui porte le même nom à Urrugne plus précisément. Elle raconte l'histoire de Léonor d'Altzate, nièce orpheline du seigneur d'Urtubie. L'élégante et fascinante femme est courtisée par deux hommes : l'humble soldat Miguel de Malchain et le malveillant Seigneur Saint-Pée, adepte de sorcellerie.
La romance est contée par un prêtre venu découvrir la vallée de Xareta et la côte labourdine. Toutefois dans le troisième chapitre, le narrateur s'éloigne du récit initial pour évoquer l'histoire de la secte des sorcières du Pays basque. En parlant au travers d’une tierce personne, Baroja donne sa propre vision des origines des rites et pratiques de sorcellerie du XVIIe siècle. Il aborde également l’influence des pouvoirs politiques et religieux des deux côtés des Pyrénées, ainsi que leurs agissements à l’égard des sorcières.
La nouvelle sera traduite beaucoup plus tardivement en basque (Txertoa argitaraldia, 1985), et en français (Éditions Arteaz 2012). Ces deux parutions sont la source des versions en basque et en français de l’extrait présenté ci-dessous.
Représentation d'un bouc et d'une sorcière. Source : Wikipédia